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Parcours du R.P. de GEVIGNEY Aumônier du 12ème RCA

3 janvier 2014

. Le Père Aumônier-capitaine Bernard DURAND de

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Le Père Aumônier-capitaine

Bernard DURAND de GEVIGNEY (1890-1977)

Père de GEVIGNEY

 

 

Le Père Aumônier-capitaine Bernard de Gevigney, né en novembre 1890, était déjà un vétéran de la guerre 14-18 lorsqu’il rejoignit le Général Leclerc en juillet 1943.

En 1914, il a été blessé 3 fois, et laissé pour mort sur le champ de bataille. Fait prisonnier par les Allemands, soigné en Allemagne puis en Suisse, il sera rapatrié en France comme grand blessé en juin 1917. 

 

Père de Gevigney 35bis

Août 1915 - Après sa très grave blessure, l'Adjudant Bernard de GEVIGNEY est en captivité à Heidelberg.

 

À 27 ans, il a été cité 3 fois, mais son bras droit est paralysé, et il sait qu’il ne pourra plus jamais s’en resservir.

Jo du 16 aout 1917

Journal Officiel du 16 août 1917

Poursuivant les études commencées avant la guerre pour devenir jésuite, il sera ordonné prêtre en 1922.

Il débute comme professeur de collège, mais il a un vieux rêve, devenir missionnaire, et il persuade ses supérieurs qu’il n’est pas fait pour la carrière professorale.

Il part pour Madagascar en 1929 et sera tour à tour missionnaire en brousse, puis supérieur du collège jésuite de Tananarive.

En 1942, les Français de Madagascar sont attaqués par les Anglais qui veulent arracher « La grande Ile » à la domination de Vichy. Le Père de Gevigney a accepté d’être Aumônier Général de  l’aumônerie militaire de Madagascar alors sous Vichy.

 

Père de Gevigney 19bis

 

Il fait son devoir d’aumônier qui lui vaudra une citation, la Croix de Guerre avec palme et la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur.

Mais les « gaullistes », nouveaux maîtres de Madagascar, reprochent au Père d’avoir servi sous Vichy et l'évêque de Madagascar est bien gêné car le Père ne fait pas mystère de son respect pour le Maréchal Pétain. Alors il lui est conseillé de se faire oublier et d’aller voir plus au nord, hors Madagascar, s’il n’y aurait pas une demande d’aumônier chez les « gaullistes.»

Le Père a compris qu’il gênait et c’est avec l’accord de ses supérieurs qu’il embarque, par la voie des airs, le 31 mai 1943, en direction de la Syrie. Il y rejoint le général Leclerc, occupé à constituer ce qui deviendra la 2ème D.B.

De cette période, nous avons un récit très détaillé, écrit par le Père et intitulé : « Campagne avec le Général Leclerc 1943- 1945 », disponible auprès de la Fondation Maréchal Leclerc.

12 RCA père de Gevigney copie

Le résumer est impossible, mais il ressort quelques lignes directrices, ou si l’on préfère quelques faits particuliers qui montrent le rôle du Père de Gevigney au sein de la 2ème D.B. et plus particulièrement du 12ème Chasseurs d’Afrique.

C’est le 12 juillet 1943 que le Père rencontre pour la première fois le Général Leclerc avec lequel il prend place dans un avion qui les emmène du Caire à Benghasi.

À sa demande, le Père est affecté provisoirement à la Division Leclerc.

Le Père de Gevigney va suivre le long périple de la « Colonne Leclerc », qui, formée du côté de Tripoli, qu’elle quitte le 10 août, va  se retrouver près de Rabat au début d’octobre. Il devient aumônier des 4 Régiments blindés de la Division Leclerc :

Père de GEVIGNEY 18

 501ème R.C.C., 12ème Chasseurs d’Afrique, 12ème Cuirassiers, 1er Spahis Marocains.

Le 21 juillet 1943, le Père Houchet, qu’il remplaçait  provisoirement, étant revenu à la Division, le Père de Gevigney est affecté aux chars, unité qui est en train de se constituer. Il y passe un mois, près de Sabratha, à visiter les Compagnies logées dans des palmeraies très éloignées les unes des autres, rendant difficile son ministère.

Le 21 août, la Division se met en route vers le Maroc, mais ce n’est qu’en octobre qu’elle arrive dans la forêt des Zaërs, près de Rabat. Le Père devient aumônier des deux Régiments de chars, le 501ème R.C.C. et le 12ème Cuirassiers, et va de l’un à l’autre pour exercer son ministère. 

Le 6 avril, le Père écrit : < Comme j’achève ma Messe et vais déjeuner avec le Capitaine de Laitre, mon très fidèle servant de Messe, celui-ci est prévenu que l’ordre a été donné de tenir tous les véhicules prêts pour demain soir et du rappel des permissionnaires >.

Le 7 avril, visite du Général de Gaulle, qui annonce officiellement le grand départ pour l’Angleterre, et le Père de Gevigney, sur la demande du Colonel de Langlade, devient l’aumônier du seul 12ème Chasseurs d’Afrique.

 

Le Père de Gevigney aumônier du 12ème Chasseurs d’Afrique

 

Le 9 avril, c’est le dimanche  de Pâques et le Père dit sa Messe à 3 heures du matin. Tout le monde est très occupé par le prochain départ et l’assistance est réduite, car le départ en convoi pour Casablanca est à 4 heures.

Le lundi de Pâques, c’est l’embarquement, après la Messe de 7heures, en bord de mer.

Le L.S.T. sur lequel a embarqué le Père ne partira que le 21 avril à cause d’une panne de machine, mais il rattrapera le convoi le 22. La mer est forte et il est impossible de dire la Messe les 3 jours suivants.

Le 30 avril, le temps s’étant remis au beau, le Père dit sa Messe sur le pont et la plus grande partie des hommes y assistent. L’arrivée à Swansea se fait le 2 mai et le 3 mai, c’est le débarquement. Puis le convoi arrive à Hessel le 5 mai.

Le dimanche 7 mai, la Messe est fixée à 8 heures et le premier arrivé est le Général Leclerc qui se propose comme  servant de Messe et le restera jusqu’au bout tandis que la chapelle se remplit peu à peu.

Le dimanche 14 mai, c’est une Messe solennelle présidée par le Général Leclerc et à laquelle assistent de nombreux Anglais, dont le Lord Mayor de Hull en grand costume. Le Père, avec humour, prêche sur Jeanne D’Arc, dont c’est la fête, en disant que la tâche de Jeanne avait été de rendre la France à Dieu, ce qui sera la mission de la Division.

 Le 16 mai, le G.T. L. quitte Hessel et s’installe à Sunderlandwick, où logent le Colonel de Langlade, le Colonel Verdier, les Capitaines Arnaud, Manière, Rochelet, Fabre, les Lieutenants Bisserier, Meninger, l’Aspirant de Valence. Une bonne chambre a été réservée au Père, mais il décline cette offre pour aller coucher sous la tente dans le camp de Fimber, au milieu du Régiment.

 Père de Gevigney 36 copie

"Le Père de GEVIGNEY et sa soutane kaki qu'il portait comme une armure" Gal de LANGLADE

 

Le temps est affreux, il fait froid et la pluie ne s’arrête pas. 

Très belle cérémonie militaire avec remise des drapeaux, le 3 juillet, présidée par le Général Koenig.

La Division quitte Fimber le 22 juillet, mais ce n’est que le 30 que l’embarquement se fait sur les L.S.T.

Le lendemain, 31 juillet, le débarquement a lieu sur la plage baptisée « Utah  Beach » près de Sainte-Marie du Mont et le Père dira sa première Messe sur le sol de France, dans une église presque intacte au milieu des ruines.

 

Campagne de Normandie

 

Le 2 août, première rencontre avec la guerre.

Le 3 août, premier tué au 12ème Cuirs. Le 6 août, passage à Ducey, au sud d’Avranches, à l’endroit où l’Adjudant Bernard de Gevigney avait passé sa convalescence après sa première blessure en 1914.

Déjà de nombreux tués et blessés, suite à des bombardements allemands effectués de nuit. Les Allemands sont tout près et tentent de forcer la charnière entre les Anglais et les Américains, non loin d’Avranches.

Ils découvrent les premiers morts de cet  engagement. Le Lieutenant d’Arcangues est là, grièvement blessé. Il voit le Père : < Je sais que je suis très grièvement blessé. Confessez-moi et donnez-moi les derniers sacrements, je vous prie. Avec cela, je pourrai partir tranquille.  > Le Père le confesse, lui donne l’extrême-onction et la communion. < Il est tout souriant, gentil comme  toujours. > Le Père le laisse et lui dit < A demain >, mais < ce cher petit Lieutenant  > mourra peu après, malgré l’intervention des médecins.

Il faut aussi s’occuper des ennemis. Le Père le fait, sans acrimonie aucune, lui qui parle si bien  leur langue. Un Lieutenant allemand, prisonnier, tentant de s’enfuir, a reçu une balle en pleine tête, tirée par son gardien : < je lui donne l’absolution et lui fais une onction sous condition. Mais toute la nuit je pense à ce brave soldat, mort si misérablement . >

La guerre est là, dans toute son horreur, mais aussi ses erreurs. Le Père se dépense sans compter, toujours en première ligne, derrière les chars de tête. Il lui arrive aussi de piquer une tête dans le fossé, car les tirs sont si précis qu’ils attaquent sa Jeep.

< Des obus de rupture, venant de côté, passent juste au dessus de ma Jeep, en coupant  des branches, qui me tombent dessus. Vraiment, il ne fait pas bon ici.>

< Voici qu’un half-track s’avance sur moi. Et comme je le regarde tranquillement venir, j’entends tout à coup le servant de la mitrailleuse de 50 qui, tout en me visant – il  n’est plus qu’à 10 mètres de moi --, dit à son chef de voiture : "Je fais feu ? ". Je n’ai que le temps de crier : "Pas de blague ! C’est moi, l’aumônier ! ". Il était temps. Une seconde après, j’étais un cadavre. >

Il arrive aussi à l’aumônier de faire des prisonniers, lui qui n’a pas d’armes ! Des Allemands, arborant un drapeau blanc - un mouchoir au bout d’une baguette - viennent à lui et se constituent prisonniers, sans lui laisser le choix.

Autres aventures. Le 15 août, il entend parler pour la première fois des FFI. Il vient de dire la Messe près d’Argentan quand on vient lui dire que le châtelain du lieu a été arrêté par les FFI et qu’ils sont sur le point de le fusiller. < C’est  un homme à qui, ce me semble, on n’a rien à reprocher, sinon d’être le châtelain > Vite le Père entraine deux Officiers qui vont arracher le prisonnier aux FFI.

 

Vers Paris

 

19 août. Ce n’est que le 23 août que les chars partent sur Mortré, Sées, Ste-Scolasse, Mortagne, Longny,…Rambouillet. Les Allemands sont tout près, mais ne peuvent s’opposer à cette colonne qui les dépasse à toute vitesse. Le 24  août, combat au canon dans la vallée de Chevreuse. Il pleut à torrents et les avions ne peuvent aider les chars dans leur progression.

Encore des morts dans les chars du Général Leclerc, qui ne passent pas tous, mais causent de grands dommages à leurs adversaires. La route de Paris est semée d’embuches et n’est en aucun cas un long chemin tranquille.

 

A Paris

 

Le 25 août, arrivée au Pont de  Sèvres. < Nous stoppons. Sachant que l’arrêt durera assez longtemps, j’en profite pour chercher une église et dire la Messe. La plus proche est Saint-Louis. Cela tombe bien : c’est justement aujourd’hui la Saint-Louis. >

Le 26, au milieu de la nuit, gros bombardement par l’aviation allemande. 

Mais il faut continuer vers l’Est. Une avance rapide, ponctuée de combats irréguliers, mais toujours meurtriers. Lorsqu’on rencontre trop de résistance, on contourne l’obstacle.

Le 12 septembre, arrivée à Vittel.

Le 13, une intervention du Père de Gevigney eut des suites heureuses pour Ville-sur-Illon. Ce n’est pas lui qui le raconte, mais le Général de Langlade dans son livre : « En suivant Leclerc ». Lors des très durs combats qui se déroulèrent à cet endroit le Colonel de Langlade se préparait à écraser avec ses canons de 105 la ville, tenue par les Allemands, au risque de tuer beaucoup de civils, et c’est le Père qui aurait demandé d’attendre le lendemain. Or, le lendemain les Allemands avaient fui.

Le 13 septembre est depuis célébré chaque année en mémoire de cette fameuse journée du « miracle de Ville-sur-Illon », comme l’a appelé la population, et une chapelle a été élevée en reconnaissance à Notre-Dame.

Le Père est toujours sur la ligne de feu.

Mais le danger est toujours là. Le Père passe une partie de son temps à faire des enterrements. Et le 30 septembre, il constate que l’avance est arrêtée à Mesnil- Flin, « Dans la pluie et la gadouille. Cela devient une guerre de position qui ressemble à 1914 »

« Enfin, le 31 octobre, après six semaines de stagnation dans la boue, voici qu’on reprend l’offensive « Mais, c’est désormais une lente progression, par un temps épouvantable.

 

blessés du 12 RCA

Extrait des "Journaux de Marches et d'Opérations" du 12ème R.C.A

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Le 20  novembre, dans l’attaque du village de Voyer, « arrivent de gros obus, de 150 je pense. L’un d’eux éclate à côté de moi. Je sens un violent coup au visage et je me mets à saigner très fort, mais je me rends compte tout de suite que j’ai peu de mal. Je sens d’ailleurs très bien l’éclat d’obus qui s’est logé dans mon palais, étant entré sous l’œil. » Cet éclat d’obus sera extrait plus tard, à l’hôpital américain, mais le Père de Gevigney en gardera toute sa vie la cicatrice. Une blessure de plus, qui aurait pu être mortelle à quelques centimètres près. Mais pas question de gémir sur son sort. Ce jour-là, il ne consentira à être évacué que le dernier, comme le précise sa très belle citation à l’ordre de l’Armée du 4 mars 1945.

 

En Alsace

 

Le Père de Gevigney est encore à l’hôpital le 25 novembre, jour où la Division Leclerc s’empare de Strasbourg. Lui-même rejoint le G.T. L. à Strasbourg le 6 décembre, après ce court séjour qui lui a paru très long.

Noël 1944.  < Le Général de Gaulle, il y a quelques jours, nous avait fait espérer que nous fêterions Noël au cantonnement de repos. Au lieu de cela, nous nous trouvons toujours à Sélestat, sous le bombardement qui ne fait que croître.>

Messes le 23 au soir, puis le 24 à minuit. Beaucoup de Français et d’Américains y assistent. Ces derniers sont édifiants par leur bonne tenue, à genoux presque tout le temps. Grand nombre de communions.

Quant aux Allemands, ils envoient de nombreux obus qui éclatent au dessus de nos troupes, laissant une pluie de tracts les invitant à se rendre, car l’Allemagne vaincra nécessairement. Une phrase parmi d’autres : < Tu risques gros. Il est vrai que tu ne peux pas perdre davantage que la vie, non pas pour défendre ton sol, déjà libéré, parbleu, mais pour châtier ces méchants nazis qui  ont trop violemment tiré les oreilles d’Abraham et autres Isaacs. Le jeu en vaut-il la chandelle, dis ? >

Le Père ajoute à ce propos : < Je ne pense pas que cette réclame ait eu beaucoup de succès chez nous >

Le 31 décembre, la Messe est célébrée dans une église toute percée d’obus : < Jamais je n’ai eu aussi froid en disant la Messe.>

 

Père de Gevigney 26bis

 

1945 débute par la grande attaque des Allemands sur Bastogne, qui contraint les Américains à battre en retraite. Il est alors question d’abandonner l’Alsace pour un repli sur les Vosges. Heureusement les Américains se reprennent, avec l’aide des Français, mais au prix de durs combats, avec des pertes considérables.

Le danger est toujours là. <J’ai bien failli y rester en recherchant nos morts. 5 ou 6 obus éclatent juste à côté de moi, tuant d’ailleurs quelques uns des nôtres occupés à dépanner un char sauté sur une mine.>

Le 2 février, le front, stationnaire à cause des tempêtes de neige, se remet en mouvement. Le 8, jonction avec les troupes de l’armée de Lattre de Tassigny, et le 10, l’Alsace est enfin libérée.

 

Un temps de repos

 

Le 16 février, la Division est envoyée momentanément vers l’arrière, et le Père de Gevigney obtient une permission, début mars, pour aller voir sa famille à Besançon : il ne l’avait pas revue depuis 16 ans.

 

Père de Gevigney 38bis

Le Père de GEVIGNEY, son chauffeur et sa jeep devant sa maison de naissance à Besançon.

 

Père de Gevigney 37ter copie

Début 1945 - Le Père de GEVIGNEY en permission à Besançon..

Il rejoint ensuite le 12ème R.C.A., cantonné autour de Buzançay, à 25 km de Chateauroux.

< Temps de repos pour les hommes, mais surtout de remise en état des véhicules et des engins, qui n’ont pas fini leur travail >

Le 15 mars, c’est la fête du Régiment, et le Père de  Gevigney est au nombre des décorés, recevant la croix de guerre des mains du Général Leclerc.

 

Royan

 

Le 10 avril, départ pour Royan, où il faut liquider la poche de l’Atlantique. Le 15, devant Royan, Messe sur la ligne de feu. < J’ai placé mon autel entre le 3e et le 4e Escadron, qui tirent sans arrêt des salves. Ainsi 1500 coups de canon ont été tirés dans un secteur de 200 mètres autour de mon autel pendant cette Messe : bel accompagnement en musique ! > Le 18, c’en est fini de la poche de l’Atlantique.

 

L’ Allemagne

 

La Division retourne sur le front et, le 25 avril, arrive en Allemagne. < Nous franchissons la Sarre sur un pont de bois, fait par le génie américain, sur lequel on lit : ‘You enter in Germany. Don’t fraternize’. Ça y est donc, nous sommes en Allemagne.>

Le Général Leclerc fait avec les Américains la course à qui arrivera le premier à Berchtesgaden, le repaire d’Hitler. <C’est le 5 mai que les éléments de notre Division arrivent au fameux nid d’aigle, perché au sommet d’un rocher appelé Kehlstein, à 1800 mètres d’altitude. >

< Le 7 mai au matin, nous apprenons la capitulation générale de l’Allemagne signée à Reims durant la nuit. La guerre est donc finie pour nous. >

 

Le retour

 

Le 7 juin, le Père de Gevigney est de retour à Paris et il demande aussitôt à repartir à Madagascar. Il  quitte Toulon par le « Suffren » qui l’embarque comme aumônier.

<Enfin, le 13 à midi, nous apercevons la terre : c’est Magadascar >

Père de Gevigney 40bis

Le père de GEVIGNEY à Madagascar après la guerre. Sa blessure au visage est très visible.

Ainsi se termine le récit du Père Bernard de Gevigney, parenthèse dans sa vie de prêtre missionnaire, qui se poursuivra encore de nombreuses années à Madagascar, à l’Ile Maurice et enfin à  la Réunion. C’est à cet endroit qu’il finira sa vie, entouré par tous les Réunionnais qui l’ont connu, admiré et aimé, à l’âge de 87 ans.

 

Pere de GEVIGNEY a Madagascar vers 1956 copie

 

Le Père de Gevigney repose dans le caveau des prêtres de l’Église de la Délivrance à Saint-Denis de la Réunion après une vie peut-être riche en péripéties, mais faite toute entière de courage et d’abnégation au service de son prochain, preuve de son engagement religieux dont peuvent témoigner tous ceux qui ont eu le privilège de le rencontrer et de l’aimer.

 

                          

                                Lieutenant-Colonel (h)  Jean de Grivel Perrigny.

                           neveu du R.P. de GEVIGNEY.

 

 

 DOCUMENTS

 

Citation du 17 Mars 1945

Père de Gevigney 24

 

 

Médaillier du Révérend-Père

Medaillier

Légion d'honneur avec diamants - Médaille Militaire - Croix de Guerre 14-18 - Croix du Combattant 14-18 - Croix de 39-40 - Croix de 1939 remise en 1944 par le Gal Leclerc

 

 

Ses insignes

insignes

Au centre, 60ème R.I. Régiment de la 1ère Guerre - Insigne de la 2ème D.B. numéroté, remis à Dalton Hall en Juillet 1944 par le Gal LECLERC - Insigne du 501ème R.C.C. -  insigne du 12ème R.C.A. 

 

Croix Pastorale

Cordon pastoral

 

  Extraits de ses carnets

Père de GEVIGNEY 13

 

 Journal "CARAVANE" de la 2ème D.B.  n° 317

Père de Gevigney 31bis

 

Livret  Militaire

Père de Gevigney 26bis

 

 CV Pere de Gevigney

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2 janvier 2014

Notes tirées d’un livret créé par le


 Notes tirées d’un livret créé par le Lieutenant-colonel Jean de Grivel Perrigny, neveu du Père, avec l’apport du R.P. Bernard de Vregille, neveu du Père, et du R.P. Jacques Tiersonnier, grand ami du Père.
Ce texte nous a été communiqué par monsieur Bruno Durand de Gevigney, petit neveu du Père.

Avec toute notre reconnaissance et nos remerciements.

 

 La Jeunesse de Bernard DURAND de GEVIGNEY

 

Marie, Albert, Bernard DURAND de GEVIGNEY est né le 18 novembre 1890 dans une ancienne maison de famille sise au flanc de la citadelle de Besançon, de Hector DURAND de GEVIGNEY (1855-1940) et de Amicie de RIVERIEUX de VARAX (1862-1916), parents très croyants, généreux et d’une grande sagesse.

Suivant l’usage familial, il fut baptisé le lendemain de sa naissance à la cathédrale Saint-Jean. Il était le quatrième d’une fratrie de huit enfants. 

Bernard de Gevigney 6 ans

 Bernard à 6 ans.

Alors qu’il avait 6 ans, le 5 juillet 1896, le facteur déposa, comme de coutume, le courrier sur une table de l’entrée de la maison de Besançon. Parmi ce courrier, une grande enveloppe intrigua le jeune Bernard. Il eut la curiosité de l’ouvrir et d’en extraire le journal « Le Pélerin ». La page centrale de ce journal montrait un missionnaire adossé à une case subissant l’assaut de guerriers africains.

 

Père de Gevigney 37

Cette image fut une révélation pour le jeune garçon. Par la suite, il la regarda fréquemment, recherchant des renseignements sur ce martyr. Sa vocation de missionnaire était née.

 

Père de Gevigney en famille

 Bernard en famille, assis au 1er rang.

Bernard fit ses premières études chez lui, de 1896 à 1900, sous la conduite d’un ancien instituteur, Monsieur DELEULE, pour qui il conservera une grande admiration.

A la rentrée scolaire de 1900, il rejoignit son frère aîné Roger et devint pensionnaire au Collège Notre-Dame de Mont-Roland à Dôle dans le département du Jura, collège tenu par les Jésuites où son père avait fait une partie de ses études. Bernard y passa 8 années, et fut très marqué par les pèlerinages effectués au sanctuaire de Mont-Roland, un des chemins de Compostelle, à quelques kilomètres du collège.

Au printemps 1908, il y effectua une retraite de fin d’études sous la conduite du Père Louis ROSETTE (1851-1945). A ce moment, il affirma qu’il désirait devenir missionnaire dans le cadre de la Compagnie de Jésus.

Après un baccalauréat de philosophie, Bernard fut reçu au Noviciat de St Léonard’s on Sea par le Père VULLIEZ-SERMET (1860-1942) à Hastings, au Sud de la Grande-Bretagne. Ce Père était le Maître des Novices, très austère, mais apprécié pour son enseignement.

 

Père de Gevigney Novice

En 1970, il écrivait à propos d’un de ses co-novices : « Ah ! Qu’il a raison de remercier le Bon Dieu de la formation que nous a donné la Compagnie. Ce Noviciat avec le Père VULLIEZ- SERMET ! Cette union qu’il y avait parmi la trentaine ou quarantaine de novices que nous étions alors ! Et après le noviciat encore, quelle formation nous a été donnée ! …. Nous avons beaucoup reçu, la Compagnie fut très bonne pour nous.»

Enfin, le 4 novembre 1910, il prononça ses vœux, attendus avec grande impatience. Il quitta alors Hastings pour le Juvénat de Cantorbéry, au sud-est de l’Angleterre. Le Recteur était le Révérend Père de BOYNES. L’année suivante, ayant eu une grosse fièvre typhoïde, et pour achever sa convalescence, le Collège de Bollengo en Italie l’accueillit, et son directeur lui confia une fonction de surveillant des petits enfants.

En mai 1911, Bernard de GEVIGNEY fut appelé à venir passer son Conseil de Révision à Besançon. Il eut la grande joie, de revoir sa famille.

Après un sursis d’un an, il rejoignit la caserne du 60ème Régiment d’Infanterie implantée dans la ville, le 10 octobre 1912. Six mois plus tard, il était nommé Caporal, un an après, Sergent.

 

Père de Gevigney en 1914

Le 11 mars 1914, en centre ville, il intervint pour combattre un violent incendie à la tête d’une petite équipe formée en toute hâte, ce qui lui valut une Citation à l’Ordre du Régiment.

Fin juillet 1914, alors qu’il était parti en permission au Collège de Bollengo, il fut rappelé d’urgence à Besançon car la Mobilisation Générale devenait inévitable. Il avait alors 24 ans.

 

*

 Petit film tourné le Lundi 31 juillet 1944, la veille du débarquement en Normandie. A bord d'un L.S.T. en rade des côtes anglaises, le Père de GEVIGNEY célèbre la messe après qu'un haut-parleur en ait fait l'annonce. Français et Américains se recueillent et communient. Le L.S.T. lève l'ancre pendant la messe. 

Un peu plus tard sur ce film, vers16 heures, le Père, avec ses jumelles, regarde la terre de France se profiler à l'horizon...

Père de GEVIGNEY 1 copie

Cliquer pour visionner le petit film

Père de GEVIGNEY 2

 

Animation technique :

Rp_De_gevigney_compresse

 

 

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